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Ateliers philo : présentation de l’année 2008-2009

samedi 25 octobre 2008, par Antoine Janvier

On peut télécharger la présentation du thème des ateliers de cette année ci-dessous, avec une présentation plus générale du déroulement des ateliers, ainsi que le programme.

Ateliers philo : présentation de l’année 2008-2009

Nous proposons bien un cycle d’ateliers, qui dure, environ, une année. Cette année 2008-2009, nous prendrons comme fil rouge de ces ateliers le thème ou l’objet « révolution ». Changement radical ou transformation au sein d’une continuité ? Rupture ou déplacement superficiel ? Césure effective dans le cours de l’histoire ou apparence de bouleversement sans effets réels ? Chaque atelier sera orienté par une même question très simple : c’est quoi, une révolution ?

Cette formulation naïve est volontaire. Nous ne partons pas à la recherche de l’essence perdue « révolution ». Notre question n’est pas : « qu’est-ce que la révolution ? ». Elle ne vise pas à réfléchir sur la révolution en général. A l’inverse, elle ne se cantonne pas à un seul type précis de révolution, comme par exemple les révolutions politiques, les crises de régime. Elle interroge, dans toute son indétermination, ce que l’on peut entendre par « révolution ». Par là, il faut entendre la volonté d’élargir doublement le thème de ces ateliers.

D’une part, on s’attachera autant aux révolutions épistémologiques, scientifiques ou littéraires qu’aux révolutions politiques ou sociales. C’est dire si, outre la perspective strictement philosophique, il sera nécessaire d’épouser d’autres points de vue, historique, philologique, scientifique, artistique, etc.

D’autre part, on ne cherchera pas à dégager le sens unique de la révolution politique, puis le sens unique de la révolution scientifique, etc., dont chaque révolution concrète serait l’incarnation respective. Au contraire, il s’agira durant ces ateliers d’exhiber la pluralité possible des significations que la révolution peut prendre à l’intérieur d’un domaine précis : il est peu probable qu’il existe une définition juste de la révolution politique, de la révolution scientifique, etc. RévolutionS se décline au pluriel, irréductiblement au pluriel.

Par conséquent, d’un point de vue méthodologique, nous n’envisagerons le sens de la révolution qu’à partir d’un cas précis et concret. Mieux, il nous faudra admettre que ce sens n’est pas logé dans le cas considéré, de telle sorte qu’il suffirait de l’extraire. Il ne préexiste pas à la recherche qui l’établit : nous aurons à le construire, au sein même du cas qui le suscite. Ce n’est pas là la marque d’un empirisme naïf : cette construction localisée, à même le cas, ne peut se faire qu’en fonction des sens courants du mot « révolution », en fonction d’autres cas, célèbres ou non, d’autres sens donnés lors de ces ateliers ou ailleurs, ... c’est-à-dire en fonction d’un réseau de significations auquel il fait écho tout en se démarquant. C’est aussi ce réseau et la manière dont chaque signification le rejoue singulièrement qu’il s’agira de dégager.

Dès lors, on ne préjugera pas de la qualité révolutionnaire ou non d’une conjoncture donnée. Il est très probable que certaines situations définies habituellement comme « révolutionnaires » le soient moins en réalité qu’elles n’y paraissent. A l’inverse, il existe sans doute des révolutions « perdues », c’est-à-dire oubliées par l’histoire comme révolutions, dont l’analyse ferait apparaître des significations méconnues. Peut-être même que le lexique charrié par le mot « révolution » ne permet pas de rendre compte de certaines conjonctures, et nécessite l’élaboration d’un autre vocabulaire et d’un autre concept.

En somme, c’est quoi, une révolution ?