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Oxymore, quel nom bizarre pour une bière

vendredi 21 septembre 2007

Oxymore, quel nom bizarre pour une bière...

On a cherché un nom hors des sentiers battus, qui évoque Périple en la Demeure, pas trop marqué au niveau du genre (masculin, féminin), susceptible de susciter des conversations de comptoir au bar de Périple, ce lieu où l’on cause. Oxymore ou oxymoron : en grec, piquant et émoussé, dit le Petit Larousse, avant d’ajouter rhétorique : rapprochement de deux mots qui semblent contradictoires. Périple et Demeure semblent contradictoires, et c’est leur choc qui est intéressant On n’oublie pas notre reconnaissance en Education Permanente : le vocabulaire de nos visiteurs s’enrichit d’un mot plutôt confidentiel, jusque là, avant de gagner en célébrité très prochainement.

Et l’objectif, au-delà de la diffusion du mot, c’est que ce qu’il mobilise en termes de façon de penser fasse rhizome : penser "oxymore" c’est admettre qu’entre noir et blanc, il y a l’infini des nuances, c’est penser que les contraires ne se neutralisent pas mais se musclent mutuellement, si on renonce à les opposer l’un à l’autre. Le rêve et la réalité, empoignés et frappés comme des silex, produisent l’étincelle qui éclaire (mais parfois ça brûle !)

Michel Blanchy a conçu, à partir d’un collage d’André Stas, une étiquette qui se charge de rappeler l’imbrication "Périple / Oxymore", et invite la Vénus d’Urbino à Limerlé.

Lu dans la Libre Belgique ce 7 décembre 2007

Un oxymore (par Jacques Mercier)

... à propos des mots "oxymore" et "oxymoron", inclus dans peu de dictionnaires usuels. Avant tout signalons que le mot "oxymore" est la version francisée du mot grec "oxymoron". L’oxymore est appelé "paradoxisme" par Fontanier. Il a raison puisque c’est, dans le domaine de la rhétorique, la figure qui consiste à allier deux mots de sens incompatibles pour leur donner plus de force expressive. Si certains oxymores ont été imaginés pour attirer l’attention, d’autres le sont pour créer une catégorie verbale décrivant une réalité qui ne possède pas de nom spécifique. Ce sont les oxymores discrets : étant entrés dans le langage courant, ils sont peu remarquables en tant que tels. Clair-obscur ou aigre-doux, doux-amer, sont des oxymores. Voici quelques exemples qui vous éclaireront : "la clarté sombre des réverbères" (Baudelaire), "les azurs verts" (Rimbaud), "elle se hâte avec lenteur" (La Fontaine). A rapprocher du proverbe "festina lente" des Anciens. On le très classique exemple "cette obscure clarté qui tombe des étoiles" (Corneille). Citons encore "la légèreté pesante de ses idées" (Poulard), "un merveilleux malheur" (Cyrulnik) et "le silence assourdissant" (Camus)