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Samedi 21 octobre à 15h - Atelier Philo : Ginzburg, Menocchio, les lépreux et les sorcières

dimanche 1er janvier 2017

Voyage au Moyen Âge et sa culture folklorique avec un meunier, des sorcières, un historien et les amis philosophes de Liège.

Nous ferons connaissance avec le personnage de Menocchio, meunier du 16ème siècle, qui s’est forgé une cosmologie en manipulant les croyances, ses lectures et l’observation d’un fromage dans son moulin. Il finira sur le bûcher, deux années avant son contemporain Giordano Bruno.
Ensuite, nous retracerons, toujours avec Ginzburg, l’histoire des complots autour des lépreux au 14ème siècle et de la sorcellerie au Moyen Âge. C’est une enquête aux origines du sabbat - et, par les indices et les traces, Ginzburg traque les croyances et traditions folkloriques d’une couche de la société plus profonde, indépendante de l’imagination de l’Inquisition.
A travers ces deux livres, une troisième rencontre : avec Carlo Ginzburg - qui, dans son enquête un peu folle aux origines du sabbat, montre peut-être quelque ressemblance avec Menocchio.

Nous commencerons vers 15 heures. Le Furlukin propose, comme d’habitude, un souper vers 19 heures.
Bienvenue.

J’ai dit que tout était un chaos : terre, eau, feu ensemble, et ce volume fit une masse, comme le fromage dans le lait et les vers y apparurent et ce furent les anges... "
Domenico Scandella, dit Menocchio

Le fromage et les vers

« Le livre raconte l’histoire d’un meunier du Frioul (Italie), qui mourut brûlé sur l’ordre du Saint-Office. Les dossiers des deux procès tenus contre lui à quinze ans de distance nous livrent un riche tableau de ses pensées et de ses sentiments, de ses rêveries et de ses aspirations. Nous disposons de pages écrites par lui et d’une liste partielle de ses lectures (car il savait lire et écrire). Nous voudrions en savoir beaucoup plus, mais tout cela permet déjà de reconstruire un fragment de ce qu’on appelle communément la " culture populaire" »
Carlo Ginzburg


Le sabbat des sorcières

Du XIVe au XVIIe siècle, dans toute l’Europe, des femmes et des hommes accusés de sorcellerie ont raconté s’être rendus au sabbat : là, de nuit, en présence du diable, on se livrait à des festins, à des orgies, à l’anthropophagie, à la profanation des rites chrétiens.
D’où vient le sabbat ? Les accusés se sont-ils laissé extorquer, souvent sous la torture, le récit que leurs juges attendaient d’eux ? Selon Carlo Ginzburg, pas toujours. Dans quelques cas, l’écart entre les questions des juges et les réponses des accusés laisse affleurer des éléments liés à une couche plus profonde. Partant de ces anomalies, appuyé sur un immense matériel documentaire, il a entrepris de retrouver et de recomposer les pièces dispersées de cette histoire nocturne. L’enquête conjugue plusieurs approches auxquelles correspondent autant d’hypothèses : une approche historique qui, des lépreux aux juifs, aux hérétiques et aux sorciers, dessine à la fin du Moyen Âge la place du complot ourdi en son sein par les ennemis de la chrétienté ; une approche morphologique, qui rassemble les éléments disjoints d’une très ancienne culture à fond chamanique, largement attestée dans le monde eurasiatique ; une dernière hypothèse, plus ambitieuse encore, lie l’identification de formes générales de l’expérience essentielle de la mort et de l’au-delà et les structures élémentaires du récit.
Quatrième de couverture, "Le Sabbat des sorcières"