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pour doper l’école

article de Frédéric Soumois paru dans Le Soir, 5 décembre 07

mercredi 5 décembre 2007, par

La concurrence n’est pas miraculeuse (réaction aux résultats des tests PISA)

Certes, un verre à moitié plein est toujours à moitié vide. Mais les résultats des tests Pisa ne doivent pas entraîner la morosité générale. Ou faire sonner l’alarme que certains voudraient entendre.

Ces tests montrent, entre autres, que 41 % des écoles francophones ont des performances égales ou supérieures à la moyenne des pays de l’OCDE. Dans plusieurs indicateurs, nous faisons partie du peloton des « plutôt bons ». Dans une classe, cette position, pour un élève, est amplement suffisante pour poursuivre ses études.

Un indicateur, quel qu’il soit, en apprend aussi beaucoup… sur l’auteur de l’indicateur. Qui, souvent, tient une thèse et cherche à la vérifier par des enquêtes dont la méthode est scientifique, mais pas toujours neutre quant aux modèles de société. L’OCDE, l’Organisation pour la coopération et le développement économique, ne cache guère son parti-pris pour la libéralisation des « services » de l’éducation et aime chanter les vertus de la mise en concurrence.

S’il s’agit de donner quelques coups de boutoir à des structures dépassées, des protections imméritées, des organigrammes calcifiés, pourquoi pas ?

Mais jusqu’où aller ? Des études le prouvent, la pure mise en concurrence d’un service aussi fondamental que l’éducation aboutirait vite à doper certes le niveau des élites, mais aussi, à l’image de ce que l’on constate dans les pays en voie de développement, à créer des élèves de deuxième, voire de troisième zone.

Pour info, les Etats-Unis sont classés bien en-dessous de la Communauté française dans deux des tests dont les résultats sont publiés aujourd’hui…

Les citoyens francophones rêvent-ils de gagner des places dans le classement en suivant la méthode d’une Corée qui surentraîne ses élites ? Sans doute pas. Mais peut-être bien d’une Finlande qui, après un débat citoyen, a su transformer son école pour offrir à tous les enfants une école de bon niveau et proche de chez eux. Qui respecte la différence culturelle et sociale. Qui n’utilise quasi pas le redoublement. Qui a trouvé dans ce capital humain des ressources économiques et industrielles nouvelles. Et qui, aujourd’hui, trône en tête des classements Pisa.