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Pédagogie Nomade au Rajasthan, pour quoi faire ?

samedi 5 janvier 2008, par Antoine Janvier

La finalité de « Pédagogie Nomade », c’est bien la création d’une école alternative en Communauté Française. Mais ça demande du temps, et on ne maîtrise pas le calendrier. Alors, ce temps, on s’efforce d’en faire le meilleur usage.

Cette investigation hors-Europe s’inscrit dans la continuité. Après avoir étudié, analysé, les expériences d’écoles alternatives en France, au Grand-Duché de Luxembourg, aux Pays-Bas, toutes en dehors des sentiers battus, il est logique d’étendre le champ d’exploration. Pousser la recherche jusqu’en Asie, dans l’une des régions les plus pauvres, les plus rurales, les moins peuplées d’Inde, permet d’inverser enfin le classique rapport Nord/Sud. La détresse économique a poussé des acteurs dynamiques (associations, communautés villageoises) à prendre en main leur destin, la formation des plus démunis. En effet, les structures qui nous intéressent dépassent largement le cadre de l’enseignement obligatoire (c’est une abstraction dans ces régions, de toute façon).

Nous sommes stupéfaits, à ce stade des préparatifs, de constater les convergences entre les écoles inventées en Inde, pour motifs de réponse à la misère, et celles qui sont nées en France, principalement, suite à des réflexions radicalement progressistes en matière pédagogique, philosophique et politique. C’est ainsi que la fierté (important, pour devenir quelqu’un, de prendre confiance en soi), l’autonomie, la débrouillardise, le questionnement permanent, l’audace, sont des qualités que nous découvrons autant au Barefoot College qu’à Saint-Nazaire. Et dans ces deux cas, les plus significatifs, l’enseignement qui y est organisé coûte moins cher que le modèle traditionnel. Cependant, par expérience, nous savons que le papier se laisse écrire, qu’un site internet n’est que la version moderne du papier, et que rien, jamais, ne remplacera la découverte du lieu, des acteurs, des actions, au quotidien.

Une garantie toutefois : le Barefoot College est reconnu par l’Unesco. Notamment en ce qu’il associe développement rural et éducation, développe un projet original de formation technologique (panneaux solaires : c’est le site le plus important au monde totalement autonome grâce à l’énergie solaire)… L’école de Rishikesh nous est connue depuis une rapide visite en 2005 Les écoles de la nuit, qui s’adressent aux enfants travailleurs, nous ont été décrites par des relais crédibles en Inde. Elles ont été le point de départ de la création du Parlement des Enfants au Rajasthan, et de son gouvernement, devenus les acteurs du développement rural dans cet état.

Un professeur, une institutrice, une licenciée en sciences de l’éducation et un illustrateur vont ainsi, de décembre à février, découvrir une dizaine d’écoles, toujours selon la méthode de l’ethnographie participante, et en ramener des carnets de voyages illustrés de croquis pris sur le vif, mais surtout une ample provision de pratiques et d’idées susceptibles d’être transposées, moyennant sans doute acclimatation.

Ce projet est soutenu financièrement par « vivre ensemble » (entraide et fraternité) et, nous l’espérons, par les Ministères de l’Enseignement et de la Formation, que cela concerne sans aucun doute.