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Lettre d’une mère aux ministres du gouvernement

mercredi 26 octobre 2011, par siggi

Johanna C. Verboom
chaussée d’Alsemberg 452
1180 Bruxelles
Tél 02/346 5499 ou GSM 0476/289 853
Johanna_Verboom@yahoo.com

Bruxelles, le 26 octobre 2011

Monsieur le Ministre-Président Rudy Demotte
Monsieur Jean-Marc Nollet
Monsieur André Antoine
Monsieur Jean-Claude Marcourt
Madame Fadila Laanan
Madame Marie-Dominique Simonet
Madame Evelyne Huytebroeck
Gouvernement de la Communauté française
Transmission par courrier électronique

Mesdames et Messieurs les Ministres du Gouvernement de la Communauté
Française,

Concerne : Ecole/projet ‘Pédagogie Nomade’

En tant que mère d’un élève de l’école ‘Pédagogie Nomade’ (PN) à Limerlé, je vous adresse la présente, afin de vous faire part de ma très grande
inquiétude et également de mon désarroi quant à l’avenir de ce projet
d’éducation, alternatif et unique.

En effet, vous aurez à considérer sous peu, d’entériner la décision de
Madame Simonet de relocaliser PN sur un nouveau site, avec une minorité
des professeurs actuels ainsi que de mettre fin à la convention qui lie l’ASBL ‘Périple en la demeure’ (sous l’égide de laquelle opère PN) et la Communauté française.

Cette décision a été prise à la suite d’événements, de désaccords entre PN et la Communauté française qui existent depuis quelque temps et dont certains se sont enchaînés crescendo durant ces quinze derniers jours. Je ne tenterai pas de vous en faire un résumé car je présume que vous connaissez le dossier et je suis certaine que d’autres parents et surtout les professeurs concernés vous auront fait part de leurs points de vue ; et bien sûr Madame Simonet aura ses propres avis à partager.

Cette escalade de confrontations entre PN et la Communauté française a
scindé l’équipe, les parents et les élèves, car dans l’urgence, l’inquiétude, la colère, les reproches ont pris le dessus. Le sommet fut l’ultimatum posé à
l’équipe éducative en date du 19 octobre lors d’une réunion à Vielsalm avec les représentants de Madame Simonet ; deux choix furent
présentés, avec obligation de réponse fin de journée le lendemain – soit à
peine 24 heures plus tard. Cette mise au pied du mur a exacerbé les
rancoeurs et l’émotivité de chacun, rendant la situation intenable, et
contribuant au clivage plus profond encore des protagonistes, y compris
chez les parents, impliqués depuis peu. Mon opinion personnelle est qu’il n’y avait pas de choix, la décision semblait bien déjà avoir été prise et
l’ultimatum fut posé de façon à ce que s’en dégage cette ‘solution’ radicale et brutale de relocalisation avec le ‘choix’ obligatoire pour chaque professeur de se prononcer quant au fait de suivre ou non le projet. L’école vivait déjà des moments très difficiles ... et ce fut un coup de grâce.

Il n’y a pas eu le temps nécessaire à des débats sereins, constructifs en vue
de trouver avec tous les partenaires impliqués et motivés, une autre voie
possible. Il n’y a eu, à ma connaissance, aucune forme de médiation, alors
que clairement l’école traversait une période de crise. Tout s’est passé dans
une précipitation telle que le projet se trouve à présent au bord du ravin. La
menace de relocalisation fragilise encore plus PN ... les élèves sont à la
déroute cette semaine, voguant entre le ‘nouveau’ site à Gouvy ouvert depuis mardi avec quelques professeurs et l’original à Limerlé, avec la majorité des professeurs.

J’espère dès lors pouvoir compter sur votre bon jugement et que vous
donnerez une réelle chance à PN - ce projet ne mérite pas cette destruction – car c’est bien ce qui se passe en ce moment. Ma demande est de ré-ouvrir le dialogue (avec médiation ?) avec tous les protagonistes, parents inclus, qui souhaitent voir PN se développer, se métamorphoser mais en douceur, sereinement et par voie de réflexion, et dès lors ne pas se précipiter dans cette soi-disant solution de ‘déménagement’.

Permettez-moi de vous rappeler l’importance d’une telle ‘école de la dernière chance’ dans le monde de l’enseignement. Il n’existe aucun équivalent à PN. Ce constat me permet de partager avec vous mon expérience personnelle, ou plutôt celle de mon fils qui s’est épanoui et même transformé depuis son acceptation à PN, reprenant goût et curiosité à apprendre mais également intérêt tout simplement pour les choses de la vie !

La Communauté française prétend soutenir le projet. PN est né à Limerlé, se nourrissant de son environnement bucolique et unique, au sein de Périple en la Demeure. Ne déplacez pas le nid, l’oisillon dans sa coquille ne survivra pas.

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire, Mesdames et
Messieurs les Ministres, en mes sentiments les meilleurs.

Johanna C. Verboom